HAITI COEUR DE FEMME (suite)
L’assistance ne put maitriser un murmure de surprise en découvrant l’Hibiscus (Renette Désir), le Bougainvillier (Nadège Dugravil), la Belle de Jour (Alexandra Cédoine), l’Oiseau du Paradis (Tamara Suffren), la Marguerite (Annie Alerte), la Fleur Soleil (Rutshelle Guillaume), l’Anthurium (Exeline Belcombe), la Callas (Donaldzie Théodore),  la Fleur de Lys (Bendgina Michaud), la Rose (Stéphanie Bigord), et l’Orchidée (Marodie Pierre), ces Femmes-fleurs, maquillées avec finesse par l’incomparable Maikadou et, avec l’aide de la «Fée du Back-stage» Florence Ledan, transformées dans une débauche de voiles multicolores par la Styliste Madeline Ledan, dont la touche créatrice a les racines très profondément ancrées.

Alors que s’égrenaient les dernières paroles de «Haïti», texte de Savannah Savary, l’Hibiscus s’est détachée des Femmes-fleurs et a été suivie de l’Oiseau du Paradis pour chanter «Soley O», incantation au Soleil, alors que le reste du groupe faisait face au public pour reprendre le refrain en chœur, puis entonner «Waya Waya Lamiral». Moment fort de la soirée: deux danseuses à l’allure majestueuse, ont déposé au milieu de la scène un superbe « Manman Tambou» et ont exécuté un «Djoumba» avant de s’éclipser. Tandis que le chœur implorait l’apparition de l’Astre du Jour, avec «Soley leve leve leve leve!» l’assistance a été médusée par l’arrivée de la Femme «Tambour du Soleil» (Ranya Dérose) qui a réalisé un rituel mettant en valeur son costume et ses ornements. Puis, armée de deux marteaux, elle a frappé sur le Manman Tambou de façon rythmique et accélérée, de concert avec les chanteuses, jusqu'à ce que le Soleil apparaisse bien éclairé, au zénith, sur fond de scène. Le public a alors eu l’opportunité d’admirer le décor scénique réalisé par Rudy Dérose, cadrant parfaitement avec l’environnement du Parc de la Canne à Sucre et magnifiquement orné de plantes, de colonnes aux motifs atlantes avec des ouvertures semblant donner sur des horizons éternels.

 Dans une explosion de joie, les Femmes-fleurs ont chanté et dansé «Loumalayaa Jayimo», chanson de victoire et d’allégresse issue de nos rythmes sacrés, alors que les danseuses  quittaient la scène avec le tambour.

Sans aucune cassure, accompagné de Junior et Nicky Christ ,le Maitre de chant, à la guitare, de Paul au piano, Josué à la basse, Arius et Jackson au tambour, sous la direction musicale de Fabrice au clavier, le Chœur a salué l’assistance en interprétant «Imamou lele o» de Manzè. Puis l’enchainement s’est fait avec une brillante version de «Sou Chimen Pèdi Tan» de Carole Demesmin, suivie d’un poème, «Mwen Pap Kriye Ankò», déclamé par sa compositrice, l’Anthurium. La Callas a pris place au piano et a été rejointe par la Rose pour interpréter un succès de Yole Dérose, «Chanson pour Haïti» avec des accents pathétiques qui ont su instiller de grandes bouffées d’amour pour notre pays.

Le Chœur a repris sa position de départ en donnant dos au public pour chanter une poignante version de «Soufle Van» en l’honneur de ceux qui nous avaient précédés vers l’au-delà. Avec des accents dramatiques, l’Orchidée, rejointe par l’Oiseau du Paradis, a fait revivre Toto Bissainthe en chantant un extrait de «Nous Gouvernerons la Rosée», puis le Chœur a gaiement rendu hommage à Carole Demesmin avec «La wouze wayo», avant de quitter la scène.